dimanche 18 février 2018

Débat d’orientations budgétaires 2018 : notes de l'intervention de Denis Maljean

Monsieur le maire,
Je commencerai cette intervention par une première remarque sur le calendrier : je n’ai pas le souvenir d’avoir débattu d’orientations budgétaires aussi tardivement ! Nous sommes quand même déjà mi-février 2018...
D’ailleurs, n’aurait-il pas été pertinent de voter pendant cette même séance le compte administratif 2017 ? C’est-à-dire l’arrêt des comptes au 31 décembre 2017.
Premièrement, nous aurions certainement eu un débat moins “hors-sol” ou “hors solde” si je peux me permettre ce jeu de mots. Deuxièmement nous aurions allégé les débats techniques et chiffrés qui ne passionnent personne lors du prochain conseil, au cours duquel nous débattrons le budget 2018.

Tout ceci nous laisse la même vague impression que quand on tarde à présenter un bilan, c’est que nous pouvons légitimement nous interroger sur le fait que les résultats ne seront pas ceux que vous espériez...

Ayant bien compris, lors du débat d’orientations budgétaires de l’année dernière, que vous n’avez pas vraiment apprécié que nous accompagnions notre contribution de documents de comparaison avec nos proches voisines, Chinon et Amboise, nous nous contenterons de commenter, chapitre par chapitre votre rapport d’orientations.
 

Le contexte international et national

Nous ne perdrons pas de temps à commenter votre note de contexte qui ne présente que peu d’intérêt dans notre débat démocratique local...

Une remarque : l’inflation était proche de 0 en 2015, de +1% en 2017, prévue à +1,1% en 2018, et pourtant vous avez continué (et vous continuerez) à augmenter le prix de nos services municipaux de +2% par an !

Autre remarque de contexte : vous mentionnez la mise en place du dégrèvement de taxe d’habitation dès 2018... Sans pour autant proposer le moindre scénario, la moindre réflexion sur les conséquences sur le budget 2018 ! Ce qui est pourtant bien l’objet de notre débat de ce soir. Ne pas anticiper, c’est subir !

Orientations financières pour la ville de Loches

Dépenses de fonctionnement

Concernant maintenant ce qui nous intéresse ce soir : vos orientations budgétaires pour Loches en 2018...
Qu’il s’agisse des charges de personnel et des charges à caractère général, le moins que l’on puisse en dire, c’est que nous observons une grand stabilité depuis 10 ans :

  • Verre à moitié plein : il n’y a pas eu de dérapage en la matière contrairement à votre gestion des charges financières !
  • Verre à moitié vide : vos réorganisations territoriales et de compétences n’y ont strictement rien changé ! Ce qui est quand même bien dommage... 
 
Nous remarquons que vous passez d’un trait de plume le soutien de notre ville au monde associatif... Alors qu’il me semble que nous avions déjà souligné l’an dernier les très grandes disparités avec nos voisines comparables, Chinon et Amboise.
Nous regrettons qu’il n’y ait aucune évolution alors que la vitalité du tissu associatif reflète d’un engagement important de nos concitoyens pour notre ville, ses habitants et notre territoire. 
Faire au mieux à moyen constant, c’est d’emblée limiter toute initiative associative nouvelle et se contenter uniquement de l’existant...

Recettes de fonctionnement

Nous regrettons le maintien de votre choix des augmentations des impôts locaux (taxe d’habitation et taxe foncière), contraires à vos engagements de campagne.D’autant que votre graphique montre parfaitement qu’à Loches, les impôts n’ont, en fait, jamais cessé d’augmenter ! Puisque depuis 1995 ont été stabilisés les taux mais les bases continuent à augmenter...
 
Recettes taxe d'habitation et taxe foncière (en K€)
© Ville de Loches
 
Maintenant que ce tabou du maintien des taux a sauté, les Lochoises et le Lochois doivent-ils s’attendre à de nouvelles hausses régulières ?

 
Dotations de l'Etat (en K€)
© Ville de Loches
 
Quant aux baisses de dotations de l’Etat : elles n’ont pas chuté de moitié comme le laisserait imaginer votre graphique (p. 11), mais de 25% en 5 ans...
Vous pouvez le critiquer, mais il me semble que le candidat que vous souteniez en 2017 proposer d’aller au delà, quels auraient été ou quels sont donc vos choix dans ce contexte contraint ?

Ni la reconduction permanente des dépenses ni la facilité de l’augmentation des impôts ne sont aujourd’hui les bonnes solutions. 
La seule alternative, c’est celle d’attirer de nouveaux foyers fiscaux, donc de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises... Ça fait rentrer plus de recettes fiscales, ça stabilise nos écoles...
Or c’est tout le contraire que vous choisissez : la pression fiscale lochoise fait peur. Elle profite d’ailleurs à nos proches voisines. Et nous perdons 200 habitants en 5 ans.


Autofinancement

Pour résumer la première moitié de nos remarques : vous proposez donc un fonctionnement au fil de l’eau et sans grand imagination qui se traduit par une stagnation depuis 10 ans de notre capacité d’autofinancement.
  

Politique d’investissement

Dépenses d’équipement

Concernant maintenant l’investissement :
  • Patrimoine : collégiale, zones sous-cavées et remparts pour une dépense totale de 185000€. 2 fois moins qu’en 2017 !
    Pour rappel, vous prévoyiez : 100000 € collégiale, 170000€ caves, 100000€ remparts.
  • Maison des associations : après 600000€ en 2017, 1 million en 2018...
    C’est toujours trop cher pour un bâtiment qui ne le méritait pas et un projet global (pas architectural) aux contours toujours flous. Et qui génèrera de nouvelles dépenses de fonctionnement...
  • Développement durable (570000€)
    Musée Lansyer: quelle pertinence de le fermer pendant la saison après avoir, depuis 2 ans, créé une nouvelle dynamique d’expositions ?!
    Ecole Mariaude : nouvelle chaudière, pas d’isolation ?!
    Ecole Lamblardie : isolation, pas d’avantage ? Cette école et ses élèves méritent mieux.
  • Valorisation touristique (30000€) : signalétique. Pas de recherche de partenariat ?
    Nous pensons au CD37 et son million d’investissement (subventionné) dans la Cité royale qui nous assurerait d’une cohérence visuelle dans la signalisation des monuments municipaux et départementaux (nuance dont se contrefiche un visiteur !)
    Mais aussi à LST qui a maintenant la compétence tourisme à laque il n’y a pas besoin de se substituer...
  • Installations sportives (30000€) : contre 130 000 annoncés en 2017, -77%.
    PLU et secteur sauvegardé (105000€) : comme annoncés en 2017.

Recette d’équipement

Concernant vos recettes d’équipement, c’est évidemment votre annonce : “nous prévoyons 1,2M€ pour l’année 2018” qui a retenu notre attention.
Ancienne école Vigny, ancien Presbytère, d’autres cessions envisagées ?
D’ailleurs quel était l’élu ou les élus dont les ventes immobilières étaient LA mission prioritaire en 2017 ? 
Monsieur le Maire ? Madame la Première adjointe aux finances ? 
A moins qu’en 2017, vos priorités étaient plutôt aux élections législatives pour l’un ? Sénatoriales pour l’autre ? 
2 postes incompatibles avec la poursuite de vos mandats exécutifs municipaux !
Quand on sait l’importance et les conséquences de ces ventes pour le désendettement de Loches...


Dette

Justement, depuis le très cher rachat de l’emprunt toxique (pour rappel 8M€ d’indemnités de sortie pour 3M€ de capital emprunté) et la non-vente de l’ancienne école Vigny, Loches accuse un retard de désendettement d’1M€ par an ! 
 
Présentation de la dette dans les débats budgétaires depuis 2016
© Ville de Loches
 
Comme, nous l’indiquons à chaque question budgétaire depuis maintenant 2 ans, il est impossible de débattre sérieusement si, à chaque séance, les graphiques changent de mode de représentation et d’échelle ! Sauf si justement, la comparaison dérange ! 

Je vous propose donc le montage suivant pour appuyer ce que je viens d’affirmr (et avec vos chiffres ! Sur la durée du mandat) : 1M€ de retard par an, depuis 2 ans. 
 
Évolution de la dette pendant le mandat 2014/2020
Chiffres : mairie de Loches
Montage et mise à l'échelle : Denis Maljean
 
Soit, pour 2018, une dette qui atteindrait 16,5M€ alors que vous espériez être déjà descendu à 14M€ (chiffre BP 2016 au moment du rachat).
16,5M€, ventes déduites ?

D’autant que vos projections avec un emprunt annuel de 700000€ sont souvent en dessous du million généralement emprunté... Ce qui en fin de mandat se conclura (toujours d’après vos chiffres) à une augmentation de notre dette de 9,6 à 14,1M€ ! Près d’un tiers en plus ! +31,4% Et pour quel bilan ?
Une école qui était engagée par votre prédécesseur. Une maison des associations ? Et un cœur de ville dégradé...

 
Je conclue. Il est certain que sur les sujets financiers, il ne suffit pas de méthode Coué ! Il faut de la rigueur, de l’engagement et de l’efficacité.

Je vous remercie de votre attention.

 

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